Retour sur le Cinars 2018, avec la Compagnie Les Trigonelles


Dans le cadre de Pyrenart, et de ses actions vouées à l’internationalisation des structures trans-pyrénéennes, Occitanie en scène a invité Sonia Trouban, chargée de production et de diffusion de la Compagnie Les Trigonelles, à participer à un voyage d’étude à la Biennale Cinars 2018, à Montréal (Canada), du 11 au 18 novembre dernier.
De retour d’une expérience enrichissante, Sonia nous raconte cette semaine particulière…

Sonia, avant d’évoquer ta présence au Cinars, une présentation s’impose…
Formée à la gestion de structures, je suis chargée de production et de diffusion depuis plus de quinze ans au sein de compagnies s’inscrivant dans le secteur des arts de la marionnette (théâtre d’objets, d’images, pop up, paper gost et mapping vidéo). Je travaille à l’accompagnement des artistes au plus près de leurs aspirations, en essayant d’allier les impératifs du système culturel et les « aléas » de leur parcours professionnel et personnel. Aussi, je développe, au côté de Guilaine Philispart, la Compagnie Les Trigonelles, depuis 2005.

Guilaine Philispart et Sonia Trouban — Les Trigonelles, au Cinars 2018

En novembre dernier, tu étais du voyage à Montréal pour découvrir la biennale du Cinars, dans le cadre de Pyrenart. C’était, peut-être, la première fois, que tu allais à Montréal ; la première fois, que tu rencontrais des équipes et des professionnel·le·s du spectacle au Canada… Quelle était la caractéristique de cette visite d’étude ?
Guilaine Philispart, la directrice artistique de la compagnie, s’est jointe à moi pour cette aventure. Ce voyage de découverte nous a permis d’appréhender un système très différent du nôtre. Nous avons rencontré de nombreux professionnel·le·s, diffuseur·e·s, compagnies, agence de diffusion, etc. Tous ont fait preuve d’une grande disponibilité et d’une très belle écoute. Les échanges sont facilités par des rapports beaucoup moins hiérarchisés qu’en France et une grande ouverture d’esprit. Nous avons remarqué que leur système économique et culturel induisait un autre rapport à l’artistique. N’ayant pas de « garde fou », telle que l’intermittence du spectacle par exemple, l’exigence de réussite semble être un frein à l’expérimentation, à la prise de risque aussi peut être, et amène une certaine obligation de partenariat fort entre compagnies et/ou structures de diffusion. Le positionnement de « l’agent » est aussi très différent de celui d’accompagnement que nous avons au sein de notre compagnie.

Le Cinars est un évènement majoritairement anglophone — tout du moins, bilingue. Tout le monde n’a pas la même pratique ou habitude de l’anglais : avant de partir, quelles étaient les tiennes ? Comment la compagnie et toi-même avez relevé le défi d’échanger autour de vos créations, en utilisant exclusivement la langue anglaise ? Et, sur place, comment cela s’est-il déroulé, finalement ?
Avant mon départ pour Montréal, j’ai mis en place une formation à l’anglais en vue de préparer au mieux ce voyage. Ma pratique s’était donc améliorée, même si elle ne garantissait pas une fluidité à toutes épreuves ! Sur place, j’ai pu mieux comprendre certaines rencontres et conférences menées en anglais, mais je n’ai pas eu la nécessité de parler en anglais car les personnes rencontrées durant cette semaine (essentiellement des Québecois) étaient parfaitement bilingues.

Le Cinars est un évènement multiple, mais, si on le déclinait en trois thématiques clefs, quelles seraient-elles, selon toi ?
Le Cinars est un véritable vivier d’artistes, c’est un lieu d’ouverture et de découverte, de rencontres mais aussi de projection et de construction d’avenir.

Quel bilan, la Compagnie Les Trigonelles fait-elle de cette expérience ?
Avoir participé à ce voyage d’étude a été une expérience exceptionnelle. Nous avons été bousculées dans nos pratiques, dans nos croyances, et même, si cela est parfois inconfortable, c’est absolument nécessaire pour conserver, aiguiser un regard critique sur la culture et les politiques qui la régissent. Ce regard étant indispensable à l’exercice de nos professions. Nous avons fait de très belles rencontres, qui devraient s’inscrire dans le temps et peut-être aboutir à un travail en commun !

Propos recueillis par Krisje Beaumond.

 

Compagnie Les Trigonelles
Centre culturel El Mil.lenari
Hôtel de ville – BP 6
66350 Toulouges

Tél 04 68 35 64 50
trigonelles@free.fr
trigonelles.free.fr


Le projet Pyrenart est cofinancé par l’Union européenne (Feder) dans le cadre du POCTEFA 2014-2020, la Préfecture de la région Occitanie, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, le Département des Pyrénées-Orientales, la Communauté d’agglomération du Grand Auch Cœur de Gascogne, le FNADT dans le cadre de la Convention interrégionale du Massif des Pyrénées 2015-2020 et le Gouvernement de Navarre.